Tous les ans, six mois avant Noël, différents projets étaient présentés aux directeurs des grands magasins sous forme de dessins à la gouache. Une fois le projet choisi et les mouvements déterminés par le dessinateur, la création pouvait commencer. La commande ferme était passée dans le courant du mois d'août. Le délai de livraison était de trois mois sans relâche, chaque automate nécessitant un travail de réalisation individuel.
À partir de la gouache, chaque personnage est d'abord sculpté en terre glaise. L'artiste, toujours employé par la fabrique d'automates, doit réaliser un modèle fidèle à l'original.
À partir de cette sculpture réalisée, un moule en plâtre, le négatif, est découpé en plusieurs morceaux afin de faciliter le démoulage. Puis le positif, c'est-à-dire le corps de l'automate, est obtenu par le démoulage. Ensuite, on superpose plusieurs couches de papier buvard épais sur le moule. Le cartonnage ainsi réalisé est très résistant et facilement transformable. La technique est comparable à celle du papier mâché. C'est le papinage.
Suit la création du mouvementage et la mise en place du mécanisme. Cette réalisation est la plus longue, elle est constituée de deux étapes majeures :
- Réalisation de la platine de mouvementage : Cette pièce se trouve à l'intérieur des personnages et supporte les différentes pièces servant à donner les mouvements. Il s'agit des équerres, des basculots et des articulations.
- Réalisation de la platine mécanique : Cette platine peut être placée à l'intérieur ou en dessous de l'automate dans le plateau supportant la scène. Elle comprend le moteur couplé à un réducteur de vitesse, les cames calculées pour chaque mouvement, qui sont les ancêtres de la programmation et les leviers servant à la lecture de la came. La liaison entre les deux platines se fait par des fils nommés tirages, reliés aux leviers.
Après la mise en place du mouvementage, l'automate est refermé par une bande de tissu collé. Arrivent ensuite les trois phases de décoration :
- Le ponçage et l'encouchage des parties visibles de l'automate. L'enduit utilisé donne un aspect lisse et fini.
- La mise en couleurs, les peintures à l'huile où les colorants sont apposés en plusieurs couches successives.
- La mise en place des traits du visage. Les yeux et les cils souvent animés. Après-guerre, pour des raisons économiques, ils seront le plus souvent peints.
C'est le dernier travail du fabricant. Toutes les articulations sont d'abord habillées d'un costume de percale afin de les protéger. Puis, on passe à l'habillage proprement dit. Celui-ci demande un travail de coupe de grande précision.
Passementeries, accessoires et coiffures seront les touches finales.
" Dans la réalisation d'une scène animée, de nombreux corps de métiers sont représentés. "
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