En 1909, pour la première fois, le Commandant Peary atteint le Pôle Nord. Tout fut à la mode du Grand Nord et en particulier les jouets. Gaston Decamps, petit-fils du fondateur de la fabrique d’automates, eut l’idée de proposer aux grands magasins du Bon Marché à Paris une reconstitution de cette arrivée triomphale. Le succès de cette première vitrine fut tel que les années suivantes, la plupart des grands magasins parisiens voulurent leurs vitrines d’automates.
La tradition était née. Elle se renouvela chaque mois de décembre pendant plus de soixante ans. Cette mode typiquement française gagna les grandes villes de province et quelques pays étrangers.
Les grands magasins parisiens sont une spécificité française. L’idée en revient à Aristide Boucicaut (1810 – 1877). Il s’agissait pour lui de concevoir à la fois un grand magasin proposant toute sorte de marchandises, mais aussi d’y accueillir la clientèle déambulant librement dans une petite ville dans la ville. Boucicaut ouvre le premier grand magasin en 1852 : Le Bon Marché.
L’idée ayant fait son chemin, en 1855, Alfred de Chauchard ouvre le Magasin du Louvre qui n’existe plus depuis 1974 (c’est le seul à avoir disparu) et Ruel, le bazar de l’hôtel de ville, magasin plus connu aujourd’hui sous le sigle de B.H.V, aux succursales multiples - non loin de l’Hôtel de Ville de Paris.
Dix ans plus tard, 1865, Jules Jaluzot (1834 – 1905) ouvre le Printemps. Le 21 mars 1870, Ernest Cognacq (1839 – 1928) et sa femme, née Marie- Louise Jay (1838 – 1925) ouvrent la Samaritaine, léguée à leur mort en partie à l’Académie Française (la fameuse collection Cognacq-Jay) et en partie à leur personnel. D’autres magasins sont créés : en 1895 Les Galeries Lafayette par Théophile Bader et Les Trois Quartiers en 1897.
Dans ces magasins s’organise une nouvelle technique de vente. Non seulement le magasin doit grâce à l’importance et à la diversité de son approvisionnement répondre à l’attente de la clientèle mais il lui faut l’attirer surtout si elle n’a rien à acheter. Pour ce faire, il faut créer l’événement. On lance des campagnes, des soldes… (extrait du journal de la marionnette n°30, déc. 1997).
La maison Decamps fut fondée en 1865. À cette date, Jean Roullet, façonneur d’outils pour des fabricants de jouets à Paris, déposa son premier modèle : « un petit jardinier mécanique ». De conception très moderne et peu chère, celui-ci connut un succès très rapide. Il devint l’emblème de la maison et orna son premier papier à en-tête.
Aidé de sa fille et de son gendre, Ernest Decamps, Jean Roullet augmenta le nombre de modèles de sa production et fabriqua de véritables automates. La société s’agrandit de façon importante.
La collection d’automates Roullet-Decamps, présentée au Musée des Automates de Falaise, est la propriété du Conseil Départemental du Calvados.
Au début du XXe siècle, ses petits-enfants, Gaston et Paul, continuent la fabrication. Pour Gaston Decamps, l’apparence physique des sujets devient la plus importante : « l’automate est une sculpture animée ».
Après-guerre, la Maison Decamps se consacre à la fabrication de scènes animées mais elle se tourne également vers le cinéma et ses nombreux trucages.
En 1972, Cosette Decamps et son mari Georges Bellencourt perpétuent cette passion familiale en continuant de fabriquer de nouveaux modèles d’automates. Parallèlement à une réalisation mécanique de plus en plus sophistiquée, une recherche esthétique conduit à la création de sculptures animées en métal.
La Maison Decamps a longtemps exercé son activité rue Amelot dans le XXIe arrondissement de Paris.
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